EXTRAIT DU CHAPITRE 2 Les mitounes
Depuis la nuit des temps, la croyance populaire a peuplé d’êtres divins fontaines, sources et forêts. Les fées des eaux appelées “Encantadas” font partie du folklore audois, ces prêtresses du culte druidique, vierges sacrées des races celtiques se retrouvent dans tout le département et les légendes les concernant sont souvent plus mystérieuses qu’effrayantes.
Habitant dans les grottes, elles fréquentent tous les endroits où jaillissent les précieuses sources et cascadent les rivières tumultueuses, ces petites fées lavandières sortent la nuit laver leur linge richement brodé avec un battoir en or et le font sécher aux rayons de la lune.
Il n’est pas de cours d’eau, de grotte ou de bois auxquels on ne puisse associer une histoire de fée.
D’une grande beauté, elles ensorcellent le malheureux jeune homme qui aura eu le malheur de croiser un seul regard et qui restera à vie pris par cet enchantement, elles accumulent richesses et trésors que les humains tentent en vain de leur voler. Á Roquefeuil, petit village du pays de Sault, un berger avait même pu épouser une des ces enchanteresses.
Mais parfois aussi les encantadas sont maléfiques : ce sont les mitounes qui hantent les Corbières. Car si l’être humain peuple de créatures de rêve ce qui lui apparaît en pleine lumière, les endroits sombres et inaccessibles seront forcément hantés par des êtres malfaisants qui sèment la crainte et l’effroi, la configuration de cette terre rude et sauvage s’y prête parfaitement.
Les mitounes habitent les grottes mystérieuses et les gouffres profonds, les bois sombres et les forêts impénétrables et tout comme leurs sœurs les encantadas, elles sont lavandières et très belles mais les similitudes s’arrêtent là. Capables de noyer l’imprudent qui se sera approché trop près, elles volent les enfants destinés à être sacrifiés et peuvent se changer en divers animaux pour tromper et commettre des actes nuisibles.
EXTRAIT DU CHAPITRE 3